
Après les Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi, quelle œuvre de musique contemporaine pourrait mieux leur faire écho que ces Quatre Saisons de Buenos Aires, du compositeur argentin Astor Piazzolla ?
Contrairement à l’œuvre emblématique du compositeur italien, du XVIIIe siècle, les quatre pièces du bandonéoniste virtuose ont été composées séparément, entre 1965 et 1970, et ont été d’abord considérées comme des morceaux indépendants et non comme une suite. Toutefois, elles ont toutes été écrites ont été écrites pour un quintette avec violon, piano, guitare électrique, contrebasse et bandonéon.

Autre distinguo par comparaison avec les concertos de Vivaldi, le terme Estaciones ne se rapporte pas aux saisons au sens météorologique, mais se réfère aux différentes périodes de la vie d’un habitant pauvre de la périphérie de Buenos Aires, autrement dit des bidonvilles qui cernent la capitale argentine.

De nombreux arrangements ont été dérivés de ces pièces, pour des ensembles de plus petites tailles (piano solo, duos flûte et guitare, ou trios flûte-guitare-alto), ou au contraire pour violon soliste et orchestre à cordes. Le 10 octobre, le Quatuor Aurores interprètera un tel arrangement.
Une remarque amusante : Buenos Aires se situe dans l’hémisphère sud, où les saisons — quand elles existent — sont inversées, ce qui a amené le compositeur russo-ukrainien Léonid Dessiatnikov, auteur d’un arrangement orchestral de l’œuvre de Piazzolla dans lequel il a introduit des éléments des concertos de Vivaldi à inclure des extraits de l’Hiver dans la pièce intitulée Verano Porteño (L’été de Buenos Aires).

